L’Igas récompense trois lauréates pour la première édition de son Prix de thèse

Le Premier Prix ex-aequo a été attribué à :

• Chloé Bussi, pour sa thèse soutenue à l’Université de Rouen Normandie : « Aux frontières du social et du sanitaire : approche ethnographique de la prise en charge de la santé des sans-abris en centres d’hébergement ». La chercheuse analyse la « sanitarisation du social » dans les centres d’hébergement, où les travailleurs sociaux jouent un rôle croissant en santé. Sa recherche montre les limites des politiques comme le « Logement d’abord » et l’importance de solutions plurielles, combinant logement individuel et centres collectifs adaptés.

• Alix Sponton, pour sa thèse soutenue à Sciences Po : « Se montrer présent : réception du congé de paternité, parentalités et masculinités de la grossesse à la petite enfance ». Ce travail montre les disparités d’accès au congé paternité, notamment pour les pères au chômage ou en contrats courts, ainsi que des usages variés, souvent liés à la reprise professionnelle de la mère. Symbole d’une reconnaissance accrue des pères, ce congé reste jugé trop court, appelant à des mesures comme un allongement mieux indemnisé et la promotion du temps partiel chez les hommes.

Le Prix Spécial du jury a été attribué à :

• Bénédicte Rivet, qui a été auparavant éducatrice spécialisée en établissement de protection de l'enfance, pour sa thèse soutenue à l’Université Lumière Lyon 2, intitulée : « Réguler l’action publique multisituée, entre logiques bureaucratiques et logiques de care : une ethnographie de la mise en œuvre de la loi relative à l’allocation personnalisée d’autonomie ». Cette ethnographie met en lumière l’importance d’une écoute attentive et d’un accompagnement humain, dans la mise en œuvre des politiques en faveur des personnes âgées, tout en interrogeant l’équilibre entre normes administratives et pratiques de terrain.

Illustrant l’importance de combiner rigueur scientifique et pertinence pour l’action publique, les thèses primées par l’Igas éclairent les enjeux de la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques sociales. Elles se distinguent également par leur capacité à nourrir les réflexions sur des enjeux majeurs tels que la lutte contre les inégalités, l’accompagnement des populations vulnérables et l’efficacité des dispositifs publics. 

Cette première édition du Prix de thèse de l’Igas a attiré 82 candidatures issues de disciplines très variées, comme la sociologie, le droit, l’économie ou les sciences politiques. Elle reflète la richesse des questionnements autour des individus dans le champ du social. « Ce prix est né du constat que nombre de chercheurs produisent des travaux majeurs et de très grande qualité sur les politiques sociales qui pourraient nourrir nos investigations, explique Thomas Audigé, le chef de l’Igas. Il nous paraissait essentiel de nous rapprocher du monde académique pour avoir accès à ces travaux qui éclairent concrètement l’action publique ».

Fort du succès de cette première édition, l’Igas lancera son prochain Prix de thèse dès le premier trimestre 2025 !