Prix de thèse 2024 de l’Igas : Individu et Politiques sociales
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En 2024, l’Inspection générale des affaires sociales crée un prix de thèse pour encourager la recherche dans les politiques sociales. Doté d’une récompense de 5 000 euros, ce prix distingue les jeunes chercheuses et chercheurs dont les résultats sont particulièrement éclairants ou prometteurs pour la conduite ou l’évaluation de politiques publiques dans l’ensemble des politiques sociales.
La première édition du prix de thèse avait pour sujet l’individu et les politiques sociales, l’individu étant entendu au sens large : usager, bénéficiaire, contribuable, patient, intervenant ou citoyen.
Les lauréat(e)s ont été sélectionné(e)s après délibérations du jury composé du chef de service de l’Igas, des représentant(e)s du service, des directions du ministère du Travail, des Solidarités et de la Santé, des opérateurs et organismes de recherche sous tutelle, des personnalités scientifiques et d’un(e) ou plusieurs représentant(e)s d’associations d’usagers.
Ont été particulièrement valorisés les travaux éclairant la mise en œuvre ou l’évaluation des politiques sociales, notamment concernant les relations entre ceux qui mettent en œuvre les politiques sociales et ceux à qui elles s’adressent.
Consulter le règlement du Prix
Attribution du Prix de thèse de l'Igas 2024
Premier Prix ex-aequo : Chloé Bussi et Alix Sponton
- Chloé Bussi (Université de Rouen Normandie), pour sa thèse :
Aux frontières du social et du sanitaire. Approche ethnographique de la prise en charge de la santé des sans-abris en centres d’hébergement.
Il s'agit d'une analyse de la « sanitarisation du social », dans les centres d’hébergement, où les travailleurs sociaux jouent un rôle croissant en santé. Sa recherche montre les limites des politiques comme le "Logement d’abord" et l’importance de solutions plurielles, combinant logement individuel et centres collectifs adaptés.
Après son doctorat en sociologie, préparé au sein du laboratoire Dynamiques sociales et langagières et soutenu en 2023 à l’université de Rouen Normandie, Chloé Bussi a assuré deux années d’enseignement et de recherche en tant qu’attachée temporaire d’enseignement et de recherche en sociologie à l’université du Havre.
Actuellement inscrite dans le parcours de candidature aux postes permanents de la recherche académique, elle a déjà plusieurs publications à son actif sur le travail social. En 2018, elle a reçu le prix du Jeune chercheur décerné par la Caisse nationale des allocations familiales pour son mémoire de master 2.
Avant de s’engager dans un cursus universitaire en sociologie à l’université de Rouen et à l’École des hautes études en sciences sociales, elle avait suivi une formation universitaire de Technologies carrières sociales et obtenu son diplôme d’État d’éducatrice spécialisée. Entre 2015 et 2017, elle a exercé en tant qu’éducatrice spécialisée dans plusieurs associations normandes, notamment en maison d’enfants à caractère social et en centre d’hébergement et de réinsertion sociale, structures qu’elle connaît ainsi de l’intérieur.
- Alix Sponton (Sciences Po), pour sa thèse :
Se montrer présent : Réception du congé de paternité, parentalités
et masculinités de la grossesse à la petite enfance.
Ce travail montre les disparités d’accès au congé paternité, notamment pour les pères au chômage ou en contrats courts, ainsi que des usages variés, souvent liés à la reprise professionnelle de la mère. Symbole d’une reconnaissance accrue des pères, ce congé reste jugé trop court, appelant à des mesures comme un allongement mieux indemnisé et la promotion du temps partiel chez les hommes.
Actuellement chercheuse postdoctorale au Centre de recherches sociologiques et politiques de l’université Paris Nanterre, où elle travaille sur la dernière réforme du congé de paternité, Alix Sponton a auparavant enseigné et mené des recherches comme attachée temporaire d'enseignement et de recherche à l’université de Nantes. Sa thèse, soutenue en décembre 2023 à l’Institut d’études politiques de Paris, a été réalisée en partenariat avec l’Institut national d’études démographiques.
Elle a publié de nombreux articles et présenté plusieurs communications scientifiques à partir de ses travaux de sociologie sur le congé de paternité. Avant sa thèse, Alix Sponton a suivi une formation en philosophie à la Sorbonne, en parallèle d’un bachelor à Sciences Po Paris.
Parmi ses expériences professionnelles, elle a été chargée d’études en 2017-2018 dans un cabinet de conseil, où elle a contribué à la réalisation d’études quantitatives et qualitatives pour des ministères et des collectivités territoriales.
Prix spécial du jury : Bénédicte Rivet
- Bénédicte Rivet (Université Lumière Lyon 2), pour sa thèse :
Réguler l’action publique multi-située, entre logiques bureaucratiques et logiques de care. Une ethnographie de la mise en œuvre de la loi relative à l’allocation personnalisée d’autonomie.
Il s'agit d'une ethnographie qui met en avant l’importance d’une écoute attentive et d’un accompagnement humain dans la mise en œuvre des politiques en faveur des personnes âgées, tout en interrogeant l’équilibre entre normes administratives et pratiques de terrain.
Post-doctorante au centre Max Weber de l’université de Lyon 2, Bénédicte Rivet a soutenu sa thèse en 2023, préparée au sein de cette même université. Ses travaux ont donné lieu à de nombreuses publications et communications sur la politique d’autonomie.
Éducatrice spécialisée diplômée d’État à la fin des années 1990, elle a exercé comme travailleuse sociale pendant quinze ans au conseil départemental du Rhône.
Son parcours de recherche s’inscrit dans une trajectoire au long cours, marquée par une reprise d’études universitaires en droit puis en anthropologie. Dans cette même période, elle a concilié ses deux univers professionnels en intervenant comme formatrice auprès des travailleurs sociaux et médico-sociaux dans le Rhône.
Le jury du Prix de thèse
Présidé par le chef de l’Igas, Thomas Audigé, le jury est composé de douze membres réunissant des chercheurs, des acteurs de l’administration et la mission recherche de l’Igas.