Prévenir et maîtriser les risques liés à la présence de pesticides et de leurs métabolites dans l'eau destinée à la consommation humaine

Publié le | Temps de lecture : 3 minutes

Maryse Fourcade, Valérie Gervais, Frédérique Simon-Delavelle (Igas), Patrick Lavarde, Adèle Veerabadren (IGEDD) et Alain Joly (CGAAER)


Les pesticides désignent les substances actives chimiques contenues dans les produits phytopharmaceutiques ou phytosanitaires (pour la protection des plantes) et biocides (par exemple des désinfectants, insecticides, rodenticides, produits de protection du bois). Ces substances exercent une activité générale ou spécifique sur les organismes nuisibles, qu'il s'agisse de plantes (mauvaises herbes), d'animaux (insectes, acariens, mollusques etc.), de champignons ou de bactéries.

Présence de produits phytopharmaceutiques et biocides dans les nappes et cours d’eau

En France, les produits phytopharmaceutiques sont essentiellement utilisés en agriculture. Les produits biocides sont utilisés à domicile, mais également dans le bâtiment. Ces larges gammes d’usages conduisent à des rejets chroniques et diffus vers les milieux naturels. Leur présence dans les nappes et les cours d’eau est due à leur entraînement par ruissellement ou à leur infiltration dans les sols.

Destinée à la consommation humaine, l’eau du robinet provient de nappes souterraines ou d’eaux de surface dont la teneur en pesticides, mais aussi en de nombreuses autres substances, fait l’objet d’une réglementation précise et de contrôles réguliers. La réglementation en France découle d’une directive européenne.

Des pics de contaminations dans certains départements

Cependant, les concentrations en pesticides et en produits de dégradation issus de ces pesticides, dénommés « métabolites », y sont désormais observées à des taux supérieurs aux limites de qualité réglementaires, comme le montre l’état des lieux dressé dans le rapport. Des pics de contamination, susceptibles d’entraîner des restrictions de consommation de l’eau du robinet, peuvent être observés dans certains départements pratiquant une culture intensive, tels que l’Aisne et le Calvados. Cette situation constitue un sujet de préoccupation croissant pour les pouvoirs publics. 

Améliorer la détection des métabolites dans les eaux destinées à la consommation et renforcer la protection des captages

Après avoir caractérisé l’état des contaminations sur l’ensemble du territoire, et réalisé une analyse critique du processus de surveillance mis en œuvre par les autorités chargées de contrôler la qualité des eaux, le rapport s’attache à dégager les solutions le plus pertinentes pour améliorer la détection des métabolites dans les eaux destinées à la consommation humaine, harmoniser la gestion des non-conformités au niveau européen, améliorer l’information des consommateurs, et réduire les concentrations de pesticides et de métabolites dans les eaux destinées à la consommation humaine. 

Pour cela, des mesures accrues de protection des quelque 2 000 captages « sensibles », les plus affectés par des pollutions diffuses, doivent être instaurées sans délai. La France compte en effet au total 33 000 captages sur lesquels sont prélevés 18 millions de mètres cubes par jour pour produire des EDCH, dont deux tiers sont en eaux souterraines et un tiers en eaux superficielles. 

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