Pratiques managériales dans les entreprises et politiques sociales en France : les enseignements d’une comparaison internationale (Allemagne, Irlande, Italie, Suède) et de la recherche
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Fabienne Bartoli, Thierry Dieuleveux, Mikael Hautchamp et Frédéric Laloue (Igas)
Dans son rapport publié, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) analyse les liens qui peuvent être établis entre les pratiques managériales des entreprises et les politiques sociales. Pour ce faire, la situation de la France a été comparée avec celle de ses certains de ses voisins européens, dont l’Allemagne, l’Italie, l’Irlande et la Suède. Quatre secteurs d’activité, l’automobile, l’hôtellerie-restauration, le digital et l’assurance, ont fait l’objet des investigations de l’Igas.
Outre leur effet sur la performance des entreprises, les politiques managériales exercent une influence sur la qualité de vie et les conditions de travail, mais aussi les politiques sociales. On peut en mesurer les conséquences à travers le taux d’emploi, le recours aux régimes d’assurance sociale, l’absentéisme, ou encore, le sentiment de perte de sens au travail, le turnover…
Quatre constats principaux
- Loin d’être dispersés et hétérogènes selon les pays, les secteurs d’activité ou la taille des organisations, les principes d’un management de qualité sont très convergents. Ils reposent principalement sur un fort degré de participation des travailleurs, une autonomie soutenue par la hiérarchie et la reconnaissance du travail accompli.
- La qualité des pratiques managériales produit des effets non négligeables sur la performance des entreprises, quoique difficiles à mesurer, alors qu’elle détermine de façon plus directe la santé des salariés, la qualité de l’emploi et la qualité du travail.
- En France, les pratiques managériales apparaissent plus verticales et plus hiérarchiques que chez ses voisins européens, la reconnaissance au travail y est plus faible et la formation des managers plus académique.
- Aucun des cinq pays étudiés ne dispose d’une politique publique du management. Toutefois, les leviers qui déterminent les conditions du management, comme le recours au dialogue professionnel, l’environnement de travail et le dialogue social, sont plus ou moins utilisés selon les pays.
Une prise de conscience collective
Dans une première série de recommandations, l’Igas propose d’améliorer l’environnement de travail, notamment, par des dispositifs publics de soutien à l’innovation managériale, l’évolution de la formation initiale et continue des managers et l’accompagnement des pratiques managériales. L’Igas préconise également de décloisonner l’approche de ces pratiques entre secteur public et privé, à la fois dans les objectifs poursuivis par la négociation de branche et au sein de chaque administration.
L’autre série de recommandations porte sur des mesures législatives et réglementaires, comme l’inscription des pratiques managériales dans la négociation obligatoire ou le rôle de la représentation des salariés dans les entreprises. L’Igas recommande, également, de transformer le droit d’expression directe en un droit au dialogue professionnel dans les entreprises.
Ces évolutions doivent s’inscrire dans une démarche concertée avec les partenaires sociaux, pour une réflexion ouverte et publique. Les pratiques managériales ne sauraient faire l’objet de réformes strictement administratives et impliquent un travail de prise de conscience collective.
Lire les annexes
Rapport Igas - Pratiques managériales (tome II - annexes) (2025).pdf (PDF - 2.32 Mo)
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