Pauvreté et conditions de vie des jeunes dans le monde rural : Comment adapter les réponses institutionnelles ?
Publié le |
Noor-Yasmin Djataou, Hélène Furnon-Petrescu, Carine Seiler (Igas)
La mission apporte un éclairage sur la pauvreté des jeunes ruraux de 16 à 29 ans, leurs conditions de vie et analyse leurs facteurs spécifiques de fragilité au regard de ceux de l’ensemble de la jeunesse.
Longtemps qualifiés d’« invisibles », moins nombreux que les jeunes urbains, les jeunes ruraux focalisent moins l’attention alors que leur place – et les choix qu’ils réalisent (partir ou rester) – sont cruciaux pour l’avenir des territoires ruraux.
Une jeunesse rurale qui se sent souvent délaissée
L’Igas en dresse un état des lieux inédit, à 360 degrés qui dessine le portrait d’une jeunesse rurale qui se sent souvent délaissée et met en lumière des freins spécifiques, dont l’éloignement et une mobilité empêchée. Il en recense les conséquences, domaine par domaine. Moindres opportunités d’insertion ou de formation, problèmes d’accès au logement, santé mentale, inégalités de genre présentent aussi des traits particuliers en ruralité. La mission estime que 338 000 jeunes ruraux vivraient sous le seuil de pauvreté.
30 recommandations opérationnelles
L’action publique peine à répondre à ces vulnérabilités multiples et à certaines situations de « perte de chance », à agir en grande proximité dans des territoires très dispersés. Les politiques publiques transverses sont insuffisamment ciblées vers les jeunes ruraux précaires, cependant que les dispositifs sectoriels à destination des jeunes, trop souvent calqués sur le modèle urbain, prennent mal en compte les contraintes inhérentes à la ruralité.
Le rapport livre une trentaine de recommandations opérationnelles, d’une part, pour apporter des réponses spécifiques aux besoins des jeunes ruraux à travers des mécanismes adaptés à la non-densité, notamment à travers un cadre de priorisation renouvelé, d’autre part, pour développer des réponses destinées à l’ensemble des jeunes précaires dont pourront bénéficier les jeunes ruraux. C’est aussi un enjeu démographique pour nos territoires.