Colloque du 13 novembre 2023 : la santé environnementale, des enjeux essentiels, des défis collectifs
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Fort d’une décennie de travaux dédiés à la santé environnementale, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) réunira acteurs institutionnels, chercheurs, et économistes, lors de son colloque consacré à la santé environnementale le 23 novembre prochain.
Conformément à la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé environnementale englobe les multiples aspects de la santé humaine, incluant la qualité de vie, déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux, et esthétiques de notre environnement. Cette approche intégrale concerne également les politiques et les pratiques de gestion, de résorption, de contrôle, et de prévention des facteurs environnementaux pouvant affecter la santé des générations actuelles et futures.
Approches globales et internationales
Ce colloque s’inscrit pleinement dans les approches globales et internationales en santé ainsi que dans les enjeux majeurs de la transition écologique. Au cœur des discussions, des thèmes fondamentaux seront explorés, tels que la caractérisation des risques environnementaux, les leviers pour mobiliser les citoyens, et l’adaptation nécessaire de nos systèmes de santé face aux changements mondiaux déjà perceptibles sur la santé.
A travers une approche pluridisciplinaire et sociétale, ce colloque proposera également de nouveaux modes d’actions pour rendre notre environnement plus équilibré et respectueux de la santé.
Thomas Audigé, chef de l’Igas, présente les principaux enjeux de ce colloque en vidéo :
Pourquoi organiser un colloque sur la santé environnementale ?
Thomas Audigé : L'Igas a estimé que la question de la santé environnementale était une question d'intérêt premier. C'est un des volets de la question environnementale, dont on parle beaucoup, réchauffement climatique, préservation de la ressource, biodiversité. Mais finalement, la santé environnementale, c'est-à-dire, en quoi l'état de l'environnement et ce que l'on en fait par l'action humaine, a un impact sur la santé humaine, on n'en parle pas tant que ça, alors que c'est un sujet absolument clé, pour chacun de nous.
Il faut savoir que 14 % des décès chaque année en France, sont liés à l'état de l'environnement. On a pris, à l’Igas, des travaux qu'on a menés sur le sujet, sur la décennie qui vient de s'écouler et on a beaucoup travaillé en mode de contrôle, d'évaluation de politiques publiques, sur l'ensemble de nos métiers, sur la question de la santé environnement. On a estimé qu'on avait, aujourd'hui, suffisamment de recul pour avoir une vision claire de sujets, qui sont souvent obscurs et complexes pour le citoyen, mais aussi pour beaucoup des acteurs publics qui travaillent sur les politiques sociales et que se détachait un certain nombre de convictions, sur ce qu'il fallait faire pour que ce sujet soit mieux traité.
Quels sont les principaux thèmes qui seront abordés ?
T. A. : Cette journée sera construite en deux temps. Le matin, on essaiera d'appréhender la complexité du problème, d'abord parce que les expositions aux risques se cumulent. Elles se cumulent dans le temps, parce qu'il y a plusieurs facteurs de risques environnementaux, sanitaires et, c’est en les envisageant dans leur totalité, qu'on peut espérer traiter les problèmes de santé environnementale. Et puis complexité, parce que la santé humaine est intimement liée à la santé animale, ne serait-ce que parce qu’on se nourrit d’animaux, qu'on vit au contact d'animaux et parce qu'elle est indissociable de l'état de l'environnement que ce soit l'air, l'eau, etc... C'est donc une approche globale d'une santé, dite unique, qu'il s'agit de développer.
Le deuxième temps sera consacré aux réponses à l'action. Dans un premier temps, on aura avec les acteurs de terrain, une discussion sur la manière dont les politiques sanitaires et sociales peuvent prendre en charge la question environnementale, à leur niveau, avec leurs outils, leurs modes d'action, très concrètement. Et enfin, parce que la question environnementale est une question encore émergente et très particulière, en ceci qu'elle nécessite, plus que les autres politiques, l'adhésion du citoyen, on l'a vu dans l'histoire récente, il est besoin de développer des nouveaux modes d'action pour susciter l'adhésion du citoyen tout au long de la conception et de la mise en œuvre de ces politiques.