Les pratiques illicites dans l’adoption internationale en France
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Claire Aubin (Igas), Xavier Lapeyre de Cabanes (IGAE), Marie Derain de Vaucresson, Martine Bardet (IGJ)
L’Igas a été saisie, conjointement avec les inspections générales de la justice et des affaires étrangères, d’une mission visant à faire la lumière sur les pratiques illicites dans l’adoption internationale au cours des décennies passées. La mission visait également à évaluer la pertinence du dispositif actuel et à faire toute recommandation utile au regard de ses constats.
Au terme d’investigations appuyées sur un volumineux travail d’exploitation documentaire et sur l’audition de quelques 180 personnes en France et à l’étranger, la mission interministérielle constate que :
- Le développement rapide, à partir des années soixante, de l’adoption internationale, dans un environnement initialement peu régulé, s’est accompagné d’importantes dérives, en France comme dans la plupart des pays d’origine et d’accueil des enfants.
- L’encadrement de l’adoption internationale a depuis lors été significativement renforcé. Parachevé par la loi du 21 février 2022, le dispositif français actuel est organisé de façon à minimiser les risques, et le nombre désormais réduit des adoptions à l’étranger permet un contrôle beaucoup plus rapproché.
- Le risque de pratiques illicites tend aujourd’hui à se déplacer en périphérie ou en aval de l’adoption, avec des conséquences potentiellement dommageables, notamment pour les personnes en quête de leurs origines.
A l’issue de ses investigations, la mission formule des recommandations qui visent notamment à :
- construire un dispositif organisé et sécurisé pour répondre à la demande croissante d’accès à leurs origines des personnes adoptées à l’étranger ;
- renforcer les compétences et la coordination de l’ensemble des acteurs intervenant dans l’adoption internationale ;
- développer la coopération avec les pays d’origine de façon à fiabiliser encore davantage les procédures qui relèvent de leur responsabilité propre ;
- reconnaître les carences passées dans la protection due aux enfants que la collectivité, tant sur le plan national qu’international, n’a su prévenir ;
- mettre en place une commission indépendante pour accueillir, écouter et accompagner les personnes dont l’adoption à l’étranger a été affectée par des pratiques illicites.