Évaluation des actions publiques en faveur de la mixité des métiers

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P. Gemelgo et M-A. du Mesnil du Buission (Igas) – F. Wacheux (IGAENR)


Alors que femmes et hommes sont aujourd’hui à parts quasiment égales dans la population active, peu de métiers sont mixtes : seuls 15,5 % des travailleurs exercent un métier présentant une répartition femmes/hommes équilibrée, située entre 40 et 60%.

Facteur d’égalité professionnelle et de lutte contre la ségrégation professionnelle, la mixité dans les filières de formation et les métiers est également un levier d’amélioration de l’emploi. Elle est aussi une condition primordiale de la diversité et de l’émancipation individuelle qui impose de rompre avec les stéréotypes et représentations intériorisées pour choisir librement son orientation professionnelle.

Pour répondre à ces enjeux, le Gouvernement a lancé, en juin 2016, une évaluation des actions publiques en faveur de la mixité des métiers, confiée à l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), l’Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche (IGAENR), avec le concours du SGMAP.

La mission d’évaluation avait pour objectif d’identifier les actions les plus porteuses et de proposer des pistes d’amélioration.

Le rapport, remis en avril 2017, fait état des progrès très lents vers la mixité des métiers. Si l’objectif s’est affirmé progressivement, il reste peu mobilisateur et aujourd’hui limité de fait à la promotion de l’accès des femmes à des fonctions traditionnellement masculines. En outre, les actions publiques et privées conduites en faveur de la mixité, nombreuses et variées, apparaissent souvent trop ponctuelles pour produire un effet systémique.

C’est pourquoi la mission préconise plusieurs axes pour renforcer la mixité :

  • clarifier la présentation de l’objectif de mixité des métiers et améliorer la mesure des évolutions ;
  • former ou sensibiliser tous les acteurs relais ;
  • intégrer des leviers en faveur de la mixité dans les dispositifs de droit commun des acteurs de l’éducation, de la formation, de l’orientation et du recrutement ;
  • engager une action publique volontariste de promotion de la mixité dans quelques métiers à fort potentiel de développement ;
  • développer l’évaluation des outils mis en œuvre, capitaliser sur les expériences passées et diffuser les bonnes pratiques ;
  • poursuivre et amplifier les politiques créant un environnement favorable à la mixité.

Le rapport